Explosion et incendie au sein du site BOLLORE de Grand Couronne :

Pourquoi la population n’est pas protégée des fumées toxiques ?

Depuis 16h30 aujourd’hui, le site du géant BOLLORE de Grand Couronne (76) est touché par de multiples explosions et un incendie majeur. Selon les premiers éléments, le feu touche principalement la zone de stockage de batteries au Lithium, ce qui pourrait expliquer le nombre d’explosions entendues.

Il aura fallu 1h45 pour que la Métropole de Rouen envoie un message aux abonnés pour signaler simplement d’éviter le secteur sans indiquer d’autres de mesures de préventions.
Quant à la préfecture, qui vient de communiquer sur Twitter, elle insiste dans son communiqué sur le fait que le site n’est pas un site SEVESO.

Ce n’est pas parce que le site BOLLORE n’est pas classé SEVESO que les fumées de l’incendie ne sont pas toxiques, cancérogènes et dangereuses pour la santé des pompiers, riverains, des travailleur.e. s …. Il suffit d’aller sur le site de l’INRS pour comprendre que les risques pour la santé sont importants (1).
Depuis l’incendie de Lubrizol le 26 septembre 2019, la CGT n’a cessé d’alerter sur le fait que des risques industriels majeurs perdurent, compte tenu notamment du peu d’investissement en termes de sécurité réalisé par les entreprises, du manque de moyens humains pour l’organisations des contrôles (DREAL, Inspection du Travail, CARSAT…) de l’absence de sanctions pénales dissuasives contre la délinquance en col blanc.

3 ans après LUBRIZOL, la population de Rouen et de son agglomération n’est toujours pas clairement informée des mesures à prendre pour se protéger lors d’un sinistre comme les récents travaux universitaires l’ont montré.
Quant aux moyens humains et matériels des pompiers du SDIS, on peut s’interroger sur l’adéquation vis-à-vis des risques encourues !

La CGT exige la transparence complète, par la publication sans délai sur le site de la préfecture, de la nature des produits partis en fumées, des résultats de toutes les analyses réalisés en lien avec l’incendie, la publication des documents de Bolloré concernant le risques incendie dont les rapports de visite de son assureur….

La CGT exige la mise en place d’un suivi médical pour l’ensemble des riverains et travailleur.e.s exposés dont les pompiers en commençant par la mise en oeuvre immédiate de prélèvements urinaires et sanguins conservatoires. La CGT continue à revendiquer la mise en place d’un registre des cancers et des malformations qui manque cruellement dans le département.

La CGT exige la mise sous contrôle permanente du site sous tutelle d’un juge d’instruction pour éviter tous risques de « modification volontaire » de la scène de ce nouveau crime industriel dès la fin des opérations de secours.

En 2023 comme en 2019, nous voulons vérité et justice
Fait à Rouen, le 16 janvier 2023 à 20h15
(1).Lithium et composés (FT 183). Incendie – Explosion – Fiche toxicologique – INRS