La Commune n’est pas morte !

Manifestation :
Vendredi 21 mai – 17h

Place du Palais de Justice à Rouen (jusqu’à l’hôtel de Ville)

Il y a 150 ans, la Commune de Paris a inventé, expérimenté, instauré de nouvelles formes de gouvernement et de démocratie. Ce soulèvement révolutionnaire de 72 jours a marqué l’histoire. Un immense espoir est né le 18 mars 1871 qui résonne encore aujourd’hui dans nos luttes.

Pendant 72 jours, le peuple de Paris se lève, s »auto-organise, trouve la forme de son pouvoir, couvre Paris de barricades, et est rejoint par la garde nationale en armes. Une garde nationale de 200 000 hommes, qui mobilise la quasi-totalité des ouvriers et artisans parisiens. Elle élit ses officiers, forme un comité central de la Garde nationale. Dans chaque arrondissement parisien, la population, à travers les élections municipales, choisit ses représentants qui forment la Commune. Chaque soir, les clubs se réunissent, parfois à plus de deux mille personnes, votent des motions, les portent à la Commune. l’un des  premiers décrets adoptés est celui de la séparation de l’Église et de l’État.

Les femmes prennent une part active à la Commune, comme l’institutrice Louise Michel. Issues majoritairement de la classe ouvrière, elles réclament le droit de participer aux postes avancés. Elles participent aussi à la défense armée de la Commune et créent « l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés » le 11 avril. Un bataillon féminin tient les barricades de la Place Blanche. Des clubs de femmes se réunissent par quartier. Elles obtiennent l’égalité salariale entre les instituteurs et les institutrices. Elles se battent pour l’égalité hommes femmes, la laïcité dans les hôpitaux, les écoles pour les filles et les garçons, les prisons, les orphelinats, la mise en place d’ateliers de travail coopératif. La bourgeoisie, qui en a peur, les désignera comme « Pétroleuses ».

La Commune réquisitionne des logements pour les déplacé.e.s de la guerre, décide d’annuler neuf mois de loyers face à la souffrance sociale. Le travail de nuit des boulangers est interdit, du travail est donné aux associations et aux ateliers coopératifs, un décret est pris pour réquisitionner les établissements abandonnés par leurs propriétaires. La Commune prévoit de les remettre à des coopératives ouvrières. Deux ateliers fonctionnent ainsi pour la fabrication d’armes ; la journée de travail y est de 10 heures et l’encadrement est élu par les salariés. La Commune annonce les prémices de l’autogestion. Elle défend « l’égalité dans l’instruction, base de l’égalité sociale », une école laïque, gratuite et obligatoire, qui favorise les innovations pédagogiques, au service de l’émancipation.

La Commune de Paris a été noyée dans le sang, lors de « la semaine sanglante », du 21 au 28 mai 1871. Le gouvernement Thiers a fait assassiner plus de vingt mille communard·e·s. Quarante mille furent arrêté.e·.s ou déporté·e·s. Beaucoup de jeunes mineur-es communard·e·s se retrouvèrent enfermé·e·s à la prison de Rouen. Une répression à la mesure de la grande peur de la bourgeoisie. Elle préféra la défaite face à la monarchie prussienne, afin de stopper la révolution sociale contre la misère et l’exploitation.

Contre la Commune de Paris, la haine de classe des bourgeois d’aujourd’hui reste intacte. Ils préfèrent commémorer Napoléon 1er qui rétablit l’esclavage et sema la guerre en Europe.

Aujourd’hui, face aux attaques du gouvernement contre les droits au travail, au logement, à l’assurance chômage et à la santé, il nous faut, comme il y a 150 ans, lutter encore et encore contre l’ultralibéralisme qui casse le monde du travail, les services publics et pousse de plus en plus de gens dans la précarité.

Les combats pour l’appropriation collective des moyens de production, l’émancipation de tou-te-s et de chacun, pour les droits des femmes, les libertés, le droit à la culture et contre le racisme sont toujours d’actualité.

La Commune n’est pas morte, elle est toujours vivante dans nos cœurs et dans nos luttes !