Pour la réintégration immédiate d’Anthony Smith

Rassemblement  mardi 16 juin 2020

Rouen – 12h30 Cité Administrative (côté quai Jean Moulin)

Depuis plus de 50 jours, Anthony Smith est mis à pied pour avoir tenté d’accomplir sa mission de protection de la santé des salarié-e-s face à la pandémie. Au cours de ces 50 jours, à aucun moment la DRH ou la DGT ne lui ont signifié officiellement ce qui lui est reproché, ni donné suite à nos interpellations concernant les pressions subies par notre collègue, publiquement reconnues par leurs auteurs et indubitablement relayées par la hiérarchie locale. Incapable de s’expliquer sur ces faits pourtant à l’origine de la mise à pied, l’administration « charge la barque » et invoque maintenant des griefs qui pourraient être opposés à des centaines d’agent-e-s en lien avec le remplissage de Wiki’t, la participation à l’entretien professionnel, les actions prioritaires, etc.

Cette procédure infâme concentre une nouvelle tentative de mise au pas de l’inspection du travail alors que bon nombre de collègues subissent des pressions plus ou moins insidieuses. La ministre du travail entend bien pérenniser le mode d’encadrement comminatoire mis en place au prétexte de la crise sanitaire, avec une DGT omnipotente décidant qui doit être contrôlé ou pas, réécrivant le droit du travail à sa guise, inventant sans cesse de nouvelles modalités de rendu compte. L’instruction du 19 mai 2020 prévoit d’ailleurs que chaque agent-e est  désormais tenu de respecter la « feuille de route » élaborée par sa DIRECCTE et validée par la DGT. Et le récent rapport de la Cour des comptes décline ce qui pourrait suivre : suppression totale de la section d’inspection d’ici 4 à 5 ans, renforcement du rôle du RUC, déconcentration du pouvoir disciplinaire, rémunération plus fortement liée à l’atteinte des objectifs, suppression des services de renseignement en droit du travail dans les UD…

Le mépris des statuts et des missions ne s’arrête pas aux agent-e-s de l’inspection. Là encore au prétexte de la lutte contre la pandémie, des milliers de collègues de tous les services ont vu leur fiche de poste déformée ou complètement modifiée et leurs conditions de travail fortement dégradées. Beaucoup ont été placés d’office en autorisation spéciale d’absence (ASA) sans qu’on leur demande leur avis ou qu’on leur donne les moyens de travailler à distance, et se verront en plus retirer 10 jours de congés ou de RTT.

L’OTE, mise pour le moment en sommeil, ressortira des cartons après l’été et, alors que les suppressions d’emplois statutaires se poursuivent, le ministère annonce le recrutement par centaines de contractuel-l-e-s… Voilà pour nos gouvernant-e-s « le monde d’après » : le pire de celui d’avant !

Les mesures et les organisations mises en place au titre de circonstances exceptionnelles ont bien souvent tendance à durer. Si nous ne réagissons pas, notre ministère n’y fera pas exception. Nous ne voulons plus de cette DGT qui en fait « d’autorité centrale de l’inspection du travail », relaie toutes les pressions patronales et les impératifs de communication du gouvernement, édicte des instructions contraires aux conventions de l’OIT, suspend les agent-e-s qu’elle juge déviant-e-s. Nous ne voulons pas d’un ministère qui traite ses agent-e-s comme des pions interchangeables, et les « remercie » d’assurer la continuité du service public par le vol de leurs congés et RTT.

Parce que notre combat contre les dérives gouvernementales fait écho au combat du personnel de santé sacrifié par la même logique libérale induisant notamment des fermetures de service, l’absence de recrutement à la hauteur des besoins réels de la population et le gel des salaires, par notre journée de mobilisation, nous devons aussi leur apporter tout notre soutien.

En guise de reconnaissance, le gouvernement n’agite que de belles promesses ou des gestes symboliques. En faisant grève à leur côté, dans la rue, le 16 juin ou même en se joignant à leur mobilisation en posant un JRTT, nous pourrons véritablement peser collectivement pour l’amélioration concrète de leurs conditions de travail et du service public.

Aussi, nos organisations syndicales appellent l’ensemble des agent-e-s de la Direccte Normandie à participer massivement aux actions suivantes :

  • Rassemblement devant la Cité Administrative à 12h30 puis heures d’information syndicale de 14h à 16h pour exiger la réintégration immédiate de notre collègue Anthony, le respect  de l’indépendance de l’inspection du travail et la défense de nos missions.